« Pour célébrer le printemps,
Écoutez des fleurs, le chant,
Tous les jardins sont en feux,
Tendez le nez, fermez les yeux »
L’essence même du parfum à défaut d’être nostalgique ne peut que plaire aux romantiques, mais est il besoin d’avoir une âme de poète pour trouver du charme aux choses désuètes ?
Que penser de ce flacon qui, après plus d’un siècle sans même n’avoir jamais été ouvert nous emmène sans bouger, par le bout du nez ? Le décor de sa boîte d’un raffinement sans égal nous ouvre les allées du désir, celui d’un jardin où les fleurs se jalousent pour nous séduire. Alors en leur honneur un arc en ciel sur terre se pose, et les couleurs qui prennent la pause explosent. En une journée, une heure, un instant la nature s’éveille et le soleil embrase le printemps.
Après allez vous étonner que la Maison Vibert Frères fut couronnée lors de l’exposition universelle de 1900 à Paris pour ce type de création avec ces mots immortels : « « Si la fleur a péri, respirons son essence »
Alors quoi de plus délicieuse que cette poésie de Théophile Gauthier pour s’envelopper de ces effluves printaniers, belles journées …
Juste un ressenti
André
Regardez les branches
Comme elles sont blanches !
Il neige des fleurs.
Riant dans la pluie,
Le soleil essuie
Les saules en pleurs
Et le ciel reflète,
Dans la violette
Ses pures couleurs…
La mouche ouvre l’aile
Et la demoiselle
Aux prunelles d’or,
Au corset de guêpe
Dépliant son crêpe,
A repris l’essor.
L’eau gaîment babille,
Le goujon frétille …
Un printemps encore !
Théophile Gauthier